Droit devant, Horta, la ligne d’arrivée, à 167 milles à 7h30 ce mardi matin. Droit derrière, les chasseurs, menés par Ambrogio Beccaria, à 30 milles. De la droite et de l’arrière, un vent soutenu qui gonfle les gennakers. De la gauche et de l’arrière, une houle de 2,5m environ. Au-dessus des têtes, un plafond gris et peut-être quelques gouttes de pluie. Et, dans les têtes, les mains, les bras, la soif de victoire et l’envie furieuse de pousser le Class40 Crédit Mutuel toujours aussi fort.
Ian Lipinski, Antoine Carpentier et Rémi Fermin ont bien négocié ces dernières heures en ligne droite vers Horta. Ces 24 dernières heures, ils ont avalé 394 milles, à la vitesse de 16,5 milles. Une belle et bonne moyenne qui induit une navigation bien musclée au cours de laquelle les trois équipiers ont su contenir deux monocoques parmi les derniers-nés de la flotte des Class40. Le voici donc à un peu plus de trente milles, à 7h30, de Corvo et Flores, les deux îles les plus à l’ouest des Açores. Il leur faudra prolonger la route d’un peu plus de 130 milles vers l’est et contourner partiellement Horta pour rallier l’arrivée.
En vainqueurs ? C’est bien parti, oui, puisque, mis à part quelques variations d’angle d’attaque, il ne semble pas émerger d’option tactique alternative. Seules les performances naturellement supérieures des bateaux plus récents pourraient ajouter un surcroît de pression sur le Class40 Crédit Mutuel. Il reste aussi à gérer la menace d’une petite dorsale anticyclonique aux vents plus faibles. Elle n’est pas large, mais il faudra bien gérer les aléas. Et puis, il faudra aborder avec science la rotation des vents, qui s’enroulent autour des Açores. De quoi animer la fin de parcours. De quoi se rappeler que c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens !
