Libérés, délivrés après 24 heures d’attente, les marins de la 1000 Milles des Sables ont coupé la ligne hier (samedi) à 14h00 pour les Ocean Fifty, 14h40 pour les Class40 dont le peloton, étoffé, a assuré un très joli spectacle en bord de côte vendéenne. Après avoir enroulé une bouée de dégagement, la flotte a mis le cap vers une marque de parcours virtuelle située à la lisière du plateau de Rochebonne, dont les hauts-fonds, à 35 milles des côtes de l’île de Ré font émerger des récifs à 3,50m sous la surface de l’eau. Ce paradis pour pêcheurs contribue à casser la mer lorsque la houle se lève.
Hier, la navigation y était plutôt maniable, voire lente, puisque le vent était tombé dans l’après-midi. Cela n’a pas empêché Ian Lipinski d’enrouler cette marque de parcours dans un tempo de leader. La flotte a ensuite entrepris de se rapprocher de la côte, pour amorcer le bord qui pouvait la mener vers la bouée BXA située dans l’axe de l’embouchure de la Gironde. Toujours aux avant-postes, le skipper Crédit Mutuel a marqué un premier choix stratégique, s’éloignant de la route directe vers La Corogne, prochaine marque de parcours, pour grimper au nord, tout comme Corentin Douguet, émérite figariste, nouveau venu en Class40 et grand animateur également des premières heures de course.
En ce dimanche matin, une césure importante s’est dessinée entre le peloton qui a choisi de passer par le sud, et qui logiquement domine le classement, qui s’établit sur la distance à parcourir jusqu’à la prochaine marque de parcours, et le groupe du nord, qui investit sur de potentielles meilleures conditions de navigation pour les heures à venir. Le choix effectué par Ian et ses compagnons d’aventure est notable : Ian était en ce dimanche matin 4e avec 2,1 milles de retard sur le leader. Mais à voir la composition de ces deux groupes – les bateaux neufs et récents s’y sont équitablement répartis –, il y a fort à parier que les premiers des deux groupes se mélangeront joyeusement une fois parvenus aux latitudes de l’Espagne.
Un avis partagé par Ian Lipinski, à bord de son Class40 Crédit Mutuel. « On se prépare à une épreuve assez complète, avec du vent, pas de vent… ça va être un super entraînement même si, évidemment ça reste une course. Mais nous sommes en phase de reprise de la compétition, il va falloir veiller à ne pas aller plus vite que la musique et rester dans ses gammes. Il se trouve que c’est facile à dire à terre mais que c’est plus difficile à appliquer quand on est sur l’eau. On sait qu’une fois le départ donné, c’est compliqué de ralentir et d’être raisonnable. On sait qu’aller au-delà de ce que l’on est capable de faire, c’est s’exposer à faire des erreurs et perdre beaucoup ».
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