Un jour, il faudra que les marins nous expliquent vraiment comment ils font pour continuer à avancer alors qu’ils ne dorment pas. Perturbé dans son sommeil la veille du départ, brassé deux nuits de suite, Ian Lipinski a compilé les milles et les dettes de sommeil depuis le départ de la 1000 Milles des Sables. Dans une vidéo, postée mardi, le skipper de Crédit Mutuel racontait : « Hier (lundi), ça a été très compliqué, je n’arrivais pas à dormir. J’étais très fatigué, il y avait 4 mètres de mer qui allait dans tous les sens, c’était très difficile de se déplacer dans le bateau. Cela me rappelle à quel point c’est difficile de faire du solitaire. L’exercice est bien particulier. Ça offre la satisfaction d’avoir su faire les choses ».
À enchaîner enfin les siestes d’une demi-heure, Ian a retrouvé de l’énergie, et la lucidité que requiert la course. Côté régate, le bilan est excellent : passé deuxième à la bouée du plateau de Rochebonne, une zone de hauts-fonds dont les récifs pointent entre 3 et 5 mètres sous la surface de l’eau, située à 200 milles au large des Sables-d’Olonne, le Class40 Crédit Mutuel est toujours arrimé au podium, comme depuis le début de la course.
En ce mercredi matin, à mi-chemin du tout-droit théorique qui ramène la flotte à la ligne d’arrivée, Ian compte 6 milles de retard sur Corentin Douguet, mais il enregistre également une avance de plus de 2 milles sur Simon Koster et une dizaine sur Axel Tréhin. De bon augure même si les vents faibles qui vont régner sur la zone de navigation, et surtout les petites zones de molle qui rôdent çà et là sont de nature à contrarier les meilleures intentions. Il va falloir être vigilant et pertinent dans les cent derniers milles qu’il reste à courir. On espère que Ian s’est offert quelques petites siestes de plus.