Ian Lipinski, Antoine Carpentier et Rémi Fermin évoluent actuellement dans un monde bleu, de la coque à la tête. Les conditions de navigation, particulièrement agréables, ne sont pas les plus rapides pour la flotte du Défi Atlantique, et c’est aussi une question de « bleu ».
Sur la cartographie de la course, qui permet de suivre la position des bateaux et qui informe des conditions traversées par les équipages, le bleu est la couleur attribuée aux vents faibles. À l’opposé, le violet, couleur hématome, annonce les vents très forts. Ce bleu, donc, signifie que le Class40 Crédit Mutuel entame sa traversée de l’anticyclone des Açores. S’étirant d’ouest en est, l’anticyclone des Açores change de forme, s’étire, se rétracte, se morcèle au gré de la survenance des basses pressions.
À l’endroit choisi par l’équipe du Class40 Crédit Mutuel pour aborder sa traversée, en ce jeudi matin, l’anticyclone fait un peu plus de 200 milles du nord au sud, générant des vents de 3 à 7 nœuds. Si l’on se réfère aux prévisions, dans une douzaine d’heures, Ian Lipinski devrait trouver sur sa route des zones de vents un peu plus soutenus, qui lui permettraient de traverser un peu plus vite. Aller vers ces veines de vent requiert une observation minutieuse des conditions réelles. Une fois l’anticyclone traversé, les trois équipiers du Class40 Crédit Mutuel passeront au vert virtuel. Pour des compétiteurs, ce surcroît de vitesse sera forcément plus agréable.
Ce sera également le moment de savoir à quel point le petit décalage dans l’ouest aura été bénéfique. Opéré par l’équipe, actuellement 5e après 24 heures de progression à 10 nœuds, ce décalage doit lui permettre à terme de toucher en premier les vents un peu plus soutenus que proposera le sud de la dépression qui gonfle actuellement dans les latitudes du nord des États-Unis et du Canada.
