Ce dimanche 29 octobre, Ian Lipinski et Antoine Carpentier ont pris le départ de la Transat Jacques Vabre dans des conditions musclées, mais maniables. À 13h41, dans le sillage des Ultime et des Ocean Fifty, les 44 Class40 engagés ont offert des images superbes en remontant jusqu’au phare d’Antifer, le long des falaises de la Hève. Dans plus de trente nœuds de vent de sud-ouest et dans une mer qui levait des vagues baraques, au bas mot de 2,5m, le Class40 Crédit Mutuel a passé la ligne de départ en bonne position.
Mais en ce début de course, le rôle principal est tenu par la météo : les conditions n’ont cessé de forcir ces derniers jours. Un vaste système dépressionnaire s’est renforcé, devenant plus rapide, plus violent et plus vaste. Il secouera le golfe de Gascogne dès le 1er novembre, promettant des rafales à 80 nœuds et une mer de 10 mètres. Impraticable.
Samedi, il avait été décidé que les Class40 partiraient comme prévu, mais prendraient la direction de Lorient au terme de ce qui était convenu d’appeler une première étape, avant un nouveau départ vers la Martinique dans les jours à venir. Les bulletins météo d’alerte de ce dimanche matin ont contraint la direction de course à imposer de nouvelles modifications d’organisation. Les Ocean Fifity imiteront les Class40 et feront également escale à Lorient. Faute de pouvoir accueillir toutes ces flottes à la Base, les Imoca resteront dans le bassin Paul-Vatine en attendant des conditions météorologiques moins apocalyptiques. Seuls les Ultimes sont en mesure de passer devant la dépression qui menace la sécurité des marins.
La classe Class40 est désormais engagée dans une longue et harassante remontée au près dans une mer formée avec, pour premier objectif géographique, la pointe Bretagne et l’entrée dans l’Atlantique. En 36 heures, les plus rapides devraient atteindre le Morbihan et la ligne d’arrivée de la première étape. Ce n’est que plus tard, après une escale qui pourrait durer jusqu’à quatre jours, que la flotte repartira vers la Martinique où sera rendu un classement inédit au temps cumulé.
Ces décisions ont été saluées, notamment par Ian Lipinski et Antoine Carpentier, qui partagent la même appréciation de ces situations chaotiques, résumée ainsi par le skipper : « On n’est pas là pour faire les jeux du cirque ».
