Ian Lipinski et Julien Pulvé s’apprêtent à prendre le départ de la Normandy Channel Race, ce dimanche depuis Caen, dans un tout petit temps.
Il va falloir savoir conjuguer le sens tactique et l’art de la patience, au moins pendant 24 heures. Dimanche après-midi, à l’heure où la flotte des Class40 quittera les côtes normandes pour s’aventurer sur une route de 1000 milles, le vent s’annonce ténu, avec une situation de conflit entre deux flux. L’un, de 7 nœuds dans le meilleur des cas, viendra caresser la côte par le nord. L’autre, situé sur l’Angleterre et l’île de Wight, le premier des points de passage de cette épopée entre Manche et mer Celtique, caressera le Solent par le Sud. Et, entre les deux, une belle grosse zone de dévent qui va piéger le Class40 Crédit Mutuel et la flotte un bon petit moment.
« On va monter vers l’Angleterre tout en douceur, confirme
Ian Lipinski. Les conditions ne seront pas stressantes, ce sera sûrement
très tactique, très stratégique dès le début. Il va y avoir des décalages
subtils, des phases de transition… Ce n’est pas pour nous déplaire :
Crédit Mutuel aime le tout petit temps et il se sent bien dans le médium ».
Le vent devrait rentrer un peu plus sérieusement dans la journée de mercredi,
aux abords de l’Irlande. En attendant, la route sera lente, parsemée d’algues
si on en croit les marins de la Solitaire du Figaro, tous aussi animés de ce
besoin de faire des phrases, et de partager des infos. Julien Pulvé, le
co-skipper de Ian Lipinski, qui a remporté l’édition 2018 pour 6 secondes, ne
sera pas dépaysé : « Comme à chaque édition (la victoire s’est
jouée dans la minute l’an dernier, ndlr), cela va se jouer sur de tout petits
riens. Il y aura énormément de rebondissements dans cette course pleine de
passages à niveau, d’autant que la concurrence est très forte, avec des bateaux
tout neufs et technologiquement très intéressants ».
Le Class40 Crédit Mutuel ne sera pas en reste. Le regard que Julien Pulvé a
porté sur le bateau et ses réglages pendant cinq jours a contribué à faire
progresser ses performances. « Tout évolue dans le bon sens,
confirme Ian, je suis content de ça ».