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Le Class40 Crédit Mutuel à gagne-terrain

Méthodiquement, Ian Lipinski et Ambrogio Beccaria comblent la césure qu’ils ont subie en restant coincés derrière un grain vicelard, lundi. Le tandem du Class40 Crédit Mutuel est désormais 4e, sur des positions établies, tandis que s’annonce le délicat passage d’une dorsale et de ses vents erratiques.

Il peut arriver qu’en fin de repas, l’addition soit un peu lourde mais là, ça faisait quand même cher le grain. Lundi, alors qu’ils tentaient de redescendre vers le sud après leur départ au nord, pas vraiment payé de réussite, Ian et Ambrogio sont restés coincés derrière un gros nuage noir avachi sur leur route. Cela leur aura coûté quelques heures à des vitesses faméliques : 2 milles à peine sur quatre heures environ. Cela leur aura également coûté de ne plus avoir le choix pour la suite. Ian est revenu sur cet épisode, au cœur de cette nuit : « On n’est pas très content d’être resté collé dans ce grain, mais on a bien limité les dégâts. A la sortie, on a eu tout de suite du vent très à droite, et cela nous a empêchés de placer un contrebord comme ceux de devant. Du coup, on a fait route directe vers le cap Finisterre, et on a décidé d’aller sur la route sud (la plus sud de la flotte, ndlr) ».

Aller au sud, c’était donc passer au plus près du DST (le dispositif de séparation du trafic) Finisterre, avec l’espérance de viser la partie la plus étroite d’une dorsale anticyclonique, une zone de haute pression située entre deux zones de basse pression, et qui donc ne contient pas de vent en son cœur… bien qu’elle se déplace sous la contrainte des systèmes qui l’entourent.

Ian poursuit sa description : « On va la passer à un endroit où elle est plus étroite ; et comme elle se déplace vers l’est (elle va donc vers la flotte, ndlr), ce ne devrait pas être trop compliqué ». Le hic, c’est que les leaders, Project Rescue Ocean et Redman, ont réussi à se recaler dans le sud, dans la même zone que le Class40 Crédit Mutuel, pour chercher eux aussi la zone la plus ténue de la dorsale. En ce mercredi matin, à 7 heures, Ian et Ambrogio étaient encore à 145 milles de la dorsale, avançant à 9,5 nœuds tandis que le système se déplace. La rencontre devrait se faire dans l’après-midi.

La suite ? « A fond ! La route est longue et il y aura des coups à jouer, même si on ne les voit pas encore trop. On n’a pas mal de milles de retard – 36 –, mais à l’échelle du parcours, ça laisse des espérances. On ne navigue pas mal, on gagne des places, on avance sous grand gennaker et on ne porte plus les cirés à bord. Et le bateau avance. Mais la météo annonce un temps très perturbé, avec des dépressions secondaires sur la route des Açores. Ce ne seront pas des vacances ! »