Cette équipe n’a décidément pas les deux pieds dans le même sabot. Il n’a pas fallu longtemps pour que, après le démâtage qui a brisé leurs ambitions sportives dès la première nuit de la Transat Jacques Vabre, Ian Lipinski et Antoine Carpentier fassent naître un nouvel espoir et une belle ambition. Rapatrier le bateau très rapidement à Lorient depuis Cherbourg où le tandem avait trouvé refuge, puis réparer, remâter, pour repartir pour écrire une nouvelle histoire, c’était leur projet.
C’est maintenant leur actualité. L’équipe a remis en état le mât originel du Class40 158 (changé en 2020), déroulé une vieille grand-voile et une trinquette éprouvée et s’est mise en ordre de marche pour repartir.
« On ne remerciera jamais assez Fred, qui a tout dépatouillé à Cherbourg pour que nous puissions transporter le bateau, les grutiers qui nous ont aidés, également Gildas et Yannick du port de Lorient, Éric Cochet et Rémy Aubrun ainsi tous ces gens qui nous ont soutenus, dit Ian Lipinski. On ne remerciera jamais assez non plus notre équipe qui fait tout ce qu’elle peut pour qu’on puisse repartir en course. Tout nous semble possible. On doit encore remettre le bateau en état, trouver un créneau météo pour remettre un mât, ce qui n’est pas possible quand il y a 60 nœuds de vent. Si la Transat Jacques Vabre s’était courue sur un mode classique, avec une seule course, nous aurions abandonné. Le fait qu’il y ait deux étapes est une chance pour nous. »
Le train de dépressions qui sévit sur le golfe de Gascogne et sur les côtes atlantiques impose à la direction de course de faire patienter la flotte avant de la relancer vers la Martinique. Peut-être en début de semaine prochaine ? Cela laisse un peu de temps à l’équipe Crédit Mutuel de préparer convenablement le bateau. « On reste dans l’action, on n’a pas envie de baisser les bras, poursuit le skipper. Nos ambitions sportives sont entamées, mais la motivation à faire la course est intacte, même dans ces conditions un peu moins optimales ».
Sur le plan réglementaire, le Class40 Crédit Mutuel a été crédité du temps du dernier arrivé (à Lorient), plus six heures. Soit plus de 32 heures de retard sur les leaders si l’on tient compte du dernier monocoque parvenu à Lorient, Martinique Tchalian. Mais là n’est pas l’important. L’important, c’est que Ian et Antoine vont avoir la possibilité de reprendre la course sur cette seconde étape entre leur port d’attache et Fort-de-France. Pour le sport. Avec panache.