Un peu plus de douze heures après le coup d’envoi du Défi Atlantique, les affaires vont bon train pour Ian Lipinski et ses deux équipiers. Aux côtés d’Antoine Carpentier, son binôme sur cette saison 2023 sous le signe du double, et de Rémi Fermin qui rejoint l’équipe sur le plan technique, il est engagé dans une bataille féroce pour mériter de pointer en tête de la flotte de 13 bateaux.
Deux salles, deux ambiances. À Pointe-à-Pitre, après l’épilogue de la dernière Route du Rhum, c’est sur une nouvelle page que vient de débuter cette saison 2023. « C’est clair que c’est très différent de partir à trois des Antilles au début du printemps, plutôt que tout seul de Saint-Malo en novembre. C’est moins tendu ! » confiait Ian sur les pontons guadeloupéens, avant de rentrer de plain-pied dans la toute première course du calendrier : une transat « retour »ponctuée par une escale à Horta aux Açores en direction de La Rochelle, qui n’en garantit pas moins, en équipage, un niveau d’intensité au rendez-vous.
Bord-bord aux avant-postes, le trio du Class40 Crédit Mutuel répond d’entrée de jeu présent parmi les favoris « On a pris un bon départ et on a bien manœuvré pour rallier la bouée de Basse Terre. Il y avait un changement de voile d’avant à faire pour passer du grand gennaker au spi. Mais on avait répété ça, il y a trois jours, on était rodé, » précisait Ian par message samedi soir. « Ensuite, on a continué au près vers Marie Galante, le bateau avançait bien » ajoutait le skipper du Class40 Crédit Mutuel, visiblement content de retrouver la compétition, sur un format où la cohésion et l’esprit d’équipe restent deux ingrédients essentiels pour pousser tous les curseurs de la performance au maximum.
« Je suis bien entouré avec deux personnes super compétentes à bord. C’est chouette de bien commencer, mais on reste vigilant. L’un de nos concurrents a cassé une barre de flèche dans son gréement. On reste à la merci de ce genre d’imprévu, » temporisait-il à l’heure de laisser les dernières effluves guadeloupéennes dans sa sillage et d’entamer sa remontée de l’arc antillais, au coude-à coude avec les deux équipages italiens d’IBSA et d’Allagrande Pirelli.
Face à de solides concurrents, Ian et ses deux complices savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur sur cette traversée semée d’embûches, notamment pour sortir du régime d’alizés dominant. C’est au près, à une allure proche du lit du vent de secteur Nord-Est que le Class40 Crédit Mutuel progresse actuellement, cap au Nord. Il est attendu dans une petite dizaine de jours, au terme de cette première étape longue de 2 300 milles, soit l’équivalent de 4 260 km, pour rejoindre l’archipel portugais, au beau milieu de l’Atlantique Nord.
