Antoine Carpentier
Antoine Carpentier, 48 ans, incarne la force tranquille. Depuis plus de vingt ans, le navigateur morbihannais régate sur tout ce qui flotte. Il s’est ainsi constitué un palmarès imposant : cinq victoires sur la Rolex Fastnet Races, trois sur la Transat Jacques Vabre, trois sur le Tour de France, deux sur la Québec Saint-Malo ; on ne sait plus compter ses succès sur le Spi Ouest-France, grande classique du territoire ouverte à tous. Il a navigué sur une quantité impressionnante de supports. Pouvait-il échapper à la mer ? Il est le fils de Jean-Michel, régatier de choix qui a eu pour skippers Éric Tabarly, Olivier de Kersauson et Alain Colas ; il est aussi le neveu de Patrice Carpentier, cinq tours du monde, dont trois Vendée Globe.
Depuis plus d’un an, Antoine Carpentier est l’équipier de luxe de Ian Lipinski. Longtemps rivaux en Class40, les deux hommes. Les deux skippers se sont réellement découverts lors d’une édition du Trophée Mer-Montagne, organisé par le marin et alpiniste Éric Loizeau. Ils avaient dû bien se marrer ; ils ont découvert que leurs échelles de valeurs menaient dans la même direction. Ils partagent la même passion pour le podium. Excellant dans la recherche de la performance, Antoine est souvent sollicité pour venir apporter sa vision et son expérience lorsqu’il ne porte pas son propre projet. Coéquipier lui va bien : « Au solitaire qui impose la gestion du sommeil comme un paramètre, je préfère la course en double. Elle reflète plus précisément le niveau technique des sportifs ». Pour rester un « régatier serein », il assume sa dose de fatalisme : « Il y a une part des choses qu’on peut maîtriser et d’autres sur lesquelles on ne peut rien (la météo, les concurrents). J’ai conscience que le succès est lié au bateau à l’environnement ».