Ce n’est bien évidemment pas le genre de mise en route dont rêvaient Ian Lipinski et Antoine Carpentier, et ces deux premières journées de course à bord du Class40 Crédit Mutuel, laissent un peu d’amertume dans le cœur des deux skippers. Ce mardi matin, ils pointent en 14e position de la flotte, à 27 milles des leaders Guillaume Pirouelle et Cédric Château.
« Ce n’est pas facile en ce moment, de notre côté, résumait Ian Lipinski hier après-midi. On a fait un départ médiocre, on n’a pas trouvé la vitesse jusqu’à Saint-Marcouf dans le vent faible. La traversée de Manche a été plus positive, dans plus de vent. Avec 15 nœuds, le bateau était top ! Mais ce matin (lundi) en arrivant dans le Solent, on a fait une grosse erreur alors qu’on revenait sur un petit groupe. Elle nous a coûté pas mal de temps et pas mal de culpabilité, qu’il faut encore digérer. On s’accroche, mais c’est loin d’être le début de course qu’on aurait aimé faire. Essayons de faire mieux sur la partie qui nous reste ! »
Il ne faut pas pour autant jeter le bizuth avec l’eau du bain : depuis le début de ce jour, le Class40 Crédit Mutuel est souvent le plus véloce, ce qui est un motif de satisfaction réel lorsqu’on « apprend » un bateau. Les circonstances de course auraient aussi pu leur sourire un peu plus. Hier après-midi, une fois libérés des tourments du Solent, les deux compagnons de route devaient choisir entre trois schémas tactiques : longer les côtes de l’Angleterre en misant sur les effets de site pour progresser, plonger plein centre de la Manche pour passer le DST Casquets (zone interdite à la navigation) par le sud pour aller chercher de l’air, ou opter pour une route médiane, en bordure nord du DST. C’est cette dernière option que Ian Lipinski et Antoine Carpentier ont choisie… mais le vent s’est éteint. Et les deux hommes ont concédé une dizaine de milles de retard supplémentaires.
À un peu plus de vingt milles de la mer d’Irlande, le Class40 Crédit Mutuel va avoir l’occasion d’écrire un nouveau chapitre de sa première histoire, avec un peu plus de vent et encore bien des surprises. Tous les ans, la CIC Normandy Channel Race s’ingénie à écrire des scénarios haletants. Il n’y a pas de raisons que cela soit autrement !