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Toutes dents dehors

À une grosse journée de l’arrivée, revitalisés ou irrités par la possibilité d’un regroupement général à l’entrée en Manche, tous les concurrents de la 10e Québec Saint-Malo montrent les dents. Après quatorze jours de course, après avoir vécu une progression en rang d’oignons sur le fleuve Saint-Laurent, après avoir pris des décisions tranchées dès l’entrée dans l’Atlantique et y avoir créé ou subi de grands écarts, les 20 Class40 qui font toujours route vers Saint-Malo évoluent dans le même peloton. 

Depuis que Fabien Delahaye est venu caler son monocoque à l’avant de ce large groupe, conclusion de sa longue et belle course par la voie sud, les écarts sont devenus lisibles. Son Class40 Legallais compte ce matin, à 7h00, 0,5 milles d’avance sur Achille Nebout (Amarris), privé d’un safran et qui jongle à changer de bord son appendice valide au gré des nécessités, 7,3 sur Amélie Grassi (La Boulangère Bio) qui a dû débarquer une équipière blessée en début de course… et 28,5 milles sur le Class40 Crédit Mutuel. 

Ian Lipinski, Antoine Carpentier et Benoît Hantzperg sont ce matin à 373 milles de l’arrivée et rien n’est joué. Devant la flotte, une dorsale anticyclonique avance, qui va s’étaler, s’allonger, s’alanguir en touchant les côtes de la Métropole. C’est de saison, direz-vous. C’est aussi le jeu de la régate que d’offrir à tous un nouveau départ à cent milles de l’arrivée. Ces vents calmes vont forcément rebattre les cartes. Les équipages de tête qui s’attendaient-ils à défendre pied à pied leur avance sur un, deux ou trois concurrents, vont peut-être devoir se coltiner la gestion d’un paquet d’affamés bien plus imposant qu’attendu. Après un fleuve, un golfe québécois, une lente glissade sous Terre-Neuve et Labrador, des heures d’ennui dans les Grands Bancs, des conditions de navigation tempétueuses, des vitesses inouïes, des désillusions et des espérances renouvelées, voici l’heure de jouer avec les cailloux de Roscoff et de Bréhat, les renverses de courant de la Manche et les tout petits vents. Oui, les trois marins du Class40 Crédit Mutuel ont les crocs !  

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Communiqué de presse |

Class40 Crédit Mutuel, le temps de l’apprentissage

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Parés au combat