Ian Lipinski et Ambrogio Beccaria ont géré de main de maîtres les premiers écueils de la CIC Normandy Channel Race. Dimanche, entre le départ et la traversée directe de la Manche vers les côtes anglaises, ils ont su trouver les clés de la vitesse, touchant régulièrement un peu de plus de quinze nœuds, ce qui leur a assuré de pointer en permanence dans le top5.
Les premiers milles en eaux françaises ont même offert à Ian une grande première, qu’il raconte : « Nous avons pris un bon départ sur la ligne avec ‘Boggi’. Ce petit parcours en baie nous a demandé beaucoup d’énergie avec deux envois de spi et donc deux affalages. Le tout avec des petits bords de 2 milles… Ce fut sport ! Mais ‘Boggi’ a vraiment la forme et on termine le parcours en deuxième position. C’est toujours sympa de réussir cet exercice. On a quand même fait une petite erreur sur un croisement au près : on pensait croiser devant Axel (Tréhin) et Fred (Denis), mais c’était un peu juste. Trop juste à leur goût et ils ont protesté contre nous, ce qui nous a obligés à faire un 360°. Je crois que c’est la première fois qu’on réclame contre moi, mais ça fait partie du jeu… »
Hier soir, les deux compères ont parfaitement négocié les zones d’orages, qui génèrent autant de coups de vent que de pannes de ventilateur, et qui donnent un peu « les chocottes » quand on est sur l’eau. Et vers minuit, Ian et Ambrogio sont sortis en tête du tour de l’île de Wight. Une performance non répertoriée et qui n’appellera pas la remise d’un bouquet de fleurs aux vainqueurs, mais qui salue le bon boulot du duo dans le Solent, le bras de mer qui sépare l’Angleterre de l’île de Wight. Ce matin, la tête de la flotte avançait au large des côtes anglaises, à la perpendiculaire des Côtes d’Armor, dans un espace contraint par le DST des Caquets – la délimitation de séparation du trafic dans laquelle les Class40 n’ont pas le droit d’entrer.
Ce matin, à 7h00, le Class40 Crédit Mutuel pointait en 4e position, au cœur du peloton de chasse lancé derrière Matthieu Perrault et Kevin Bloch, qui caracolaient un peu plus de 5 milles devant. Une bonne chose de faite, donc, d’autant que les dernières semaines ont été tendues. Entre terre et mer, Ian raconte sa satisfaction : « Après le parcours, nous sommes partis grosso modo au vent de travers direction l’île de Wight. À ce jeu-là, les plans Lombard sont très véloces, et c’est dur de résister. Mais on s’accroche et on est heureux d’être là. Ce n’était pas gagné il y a trois semaines, avec le bateau cassé à l’avant de la carène. Je tiens à remercier Fidèl pour ses précieux conseils, Bertrand, Pascal et Olivier, et bien sûr Pic (Sébastien Picault), qui ont bossé 7 sur 7 pendant trois semaines pour que nous puissions être au départ : bravo les gars vous avez vraiment assuré !!! »